Le parcours de Hervice Kouassi dans le domaine de la radiodiffusion n’a pas commencé dans un studio, mais au cœur de son village rural en Côte d’Ivoire. Ayant grandi dans une famille d’agriculteurs, M. Kouassi a été attiré par la radio, qui était la principale source d’information et de divertissement pour sa communauté. Sa passion pour ce médium a pris racine très tôt, façonnant le cours de sa carrière.
Après avoir obtenu son Baccalauréat, les parents de M. Kouassi lui ont initialement conseillé de se concentrer sur ses études et non sur sa passion pour la radio. Suivant leurs conseils, il a poursuivi des études en anglais à l’université. Cependant, son désir de travailler dans les médias n’a jamais faibli. En 2013, il a été découvert par un promoteur de radio qui a remarqué ses publications perspicaces sur les réseaux sociaux, ce qui lui a ouvert la porte à sa première opportunité dans la radio. Désireux de perfectionner ses compétences, M. Kouassi s’est inscrit au Studio Mozaik en 2015, un centre de formation dédié aux professions de la télévision et de la radio. Son travail acharné a porté ses fruits et il a commencé à gravir les échelons de l’industrie.
Le premier rôle de M. Kouassi dans la radio l’a amené à travailler dans plusieurs départements, acquérant une expérience pratique et une compréhension approfondie du fonctionnement de l’industrie. Sa persévérance l’a finalement conduit à devenir le directeur des programmes de Soleil+ à San Pedro, un poste qu’il a occupé après avoir été responsable de la station à Cacao FM, située dans une région productrice de cacao de la Côte d’Ivoire.
À travers ses programmes radio, M. Kouassi s’est concentré sur des problématiques affectant les communautés rurales, notamment l’agriculture et le développement social. Il anime des émissions populaires comme Eh Klô n’dê en Baoulé, qui aborde les défis agricoles, la santé et les questions sociales. Son programme hebdomadaire Ça nous concerne permet aux auditeurs d’exprimer leurs préoccupations concernant leurs conditions de vie et d’interagir avec les autorités locales. M. Kouassi produit également Ma santé sexuelle, ma priorité, une émission informative en partenariat avec Radios Rurales Internationales, qui aborde les droits en matière de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes.
Pour M. Kouassi, la radio est bien plus qu’une simple plateforme d’information : c’est une opportunité de se connecter avec les communautés. Grâce à la participation des auditeurs, par téléphone et WhatsApp, ainsi qu’à des diffusions publiques basées sur la communauté, M. Kouassi a vu de ses propres yeux le pouvoir de la radio pour induire un changement. L’un des résultats les plus gratifiants a été d’entendre des jeunes et des parents parler d’une meilleure communication autour de la santé sexuelle, grâce à ses programmes. Ces conversations, autrefois considérées comme taboues, sont devenues essentielles pour la communauté.
La radio s’est également avérée être un outil puissant pour aborder des questions urgentes, telles que les grossesses adolescentes, qui ont longtemps été une préoccupation dans la région. M. Kouassi a constaté une diminution du taux de grossesses scolaires dans sa région, ce qui témoigne de l’impact de ses programmes.
M. Kouassi attribue une grande partie de son succès à son accès aux ressources via Radios Rurales Internationales. Depuis 2021, il collabore avec l’organisation pour traduire des ressources en Baoulé dans le cadre du projet VACS, a participé à des sessions de formation et a affiné son approche journalistique. Ces expériences l’ont aidé à améliorer la qualité et l’impact de ses programmes.
Aujourd’hui, M. Kouassi reste optimiste quant à l’avenir de la radio dans sa communauté. Sa conviction dans le pouvoir de ce médium pour éduquer, informer et induire un changement social positif continue de le motiver.