À Goudiry, niché dans la région de Tambacounda et distancé de plus de 600 km de Dakar, un défi de taille se présente : comment assurer une coexistence paisible entre éleveurs et agriculteurs ? Le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR), en reconnaissant l’importance de cette question, s’est lancé dans une initiative soutenue, entre autres, par le « Programme conjoint Sahel en réponse aux Défis COVID-19, Conflits et Changements climatiques (SD3C) ».
Le CNCR a réalisé un diagnostic méticuleux pour cerner les racines des tensions dans cette région. Les résultats ont été éloquents : de l’empiètement des zones agricoles sur les territoires pastoraux, aux cycles de transhumance mal alignés avec les récoltes, en passant par des actes de sabotage et une évolution des intérêts des jeunes vers d’autres activités comme le football.
Cependant, identifier le problème n’était que la première étape. Le CNCR a rapidement déployé une série de solutions. Parmi elles, l’établissement de balises de séparation pour distinguer clairement les zones pastorales des zones agricoles. De plus, l’importance des chefs coutumiers et religieux a été soulignée, leur rôle étant crucial dans l’instauration d’un dialogue et la médiation des conflits, assurant ainsi une coexistence sereine et renforçant la cohésion sociale.
Il est également réconfortant de constater que l’initiative du CNCR a trouvé écho chez les autorités locales. Les dirigeants de Goudiry ont évoqué avec enthousiasme un projet de la SAED visant à élaborer un plan d’occupation et d’aménagement des sols (POAS). Cette démarche, une fois mise en place, promet de structurer de manière plus ordonnée l’utilisation des terres dans la région. De plus, l’engagement de figures emblématiques, telles que Dienaba Sidibé du Directoire national des femmes en élevage DINFEL, garantit que les efforts ne seront pas uniquement top-down, mais bénéficieront également d’une impulsion et d’une direction locales.
En conclusion, Goudiry semble être sur la voie d’une transformation. Grâce à l’approche stratégique du CNCR et au soutien des initiatives locales et régionales, un avenir où éleveurs et agriculteurs coexistent en harmonie n’est plus une vision lointaine, mais une réalité émergente.
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