Les solutions alimentées par énergie solaire transforment des vies dans le nord du Ghana

Les solutions alimentées par énergie solaire transforment des vies dans le nord du Ghana

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La longue saison sèche — de novembre à avril chaque année — était autrefois une épreuve pour le village de Kunkua, dans le district de Bolgatanga-Est au Ghana. Mais aujourd’hui, un système d’approvisionnement en eau alimenté par l’énergie solaire a transformé leur sort de manière remarquable.

Changement climatique catastrophique

La région nord du Ghana est considérée comme l’une des plus vulnérables au changement climatique. Des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes ont été désastreuses pour la coopérative Tele-Bere, qui dépend des pluies pour cultiver ses terres et abreuver son bétail. Les échecs de récolte et les pénuries alimentaires sont une réalité pour ses 5 500 membres, dont 85 % sont des femmes.

L’eau, en particulier pendant la saison sèche, était pratiquement inexistante, obligeant les agriculteurs à parcourir de longues distances avec leur bétail pour s’abreuver aux barrages des communautés voisines. En raison de la sécheresse, de nombreux jeunes agriculteurs quittaient leur foyer pour migrer vers les villes du sud du pays à la recherche d’autres emplois afin de gagner leur vie.

Bien que la technologie solaire soit devenue plus abordable ces dernières années, son coût empêche encore de nombreux agriculteurs d’installer des systèmes d’irrigation, les organismes de microfinance et les banques n’étant pas disposés à prendre le risque d’accorder des prêts.

Le soleil en renfort

Mais grâce à un système d’eau alimenté par l’énergie solaire, installé en 2023 avec le soutien de la FFF, la situation a radicalement changé. En exploitant la puissance du soleil, les agriculteurs locaux ont renversé la situation. Leur ancien ennemi est désormais leur allié, leur permettant de disposer d’un approvisionnement en eau tout au long de l’année.

Comment ça fonctionne ? Le système solaire alimente un forage mécanisé qui irrigue une surface allant jusqu’à 6 hectares. Tout d’abord, un trou est foré en profondeur pour accéder aux nappes d’eau souterraines, et un tubage en acier est installé pour éviter l’effondrement du forage. Un système de pompage de forage permet d’extraire directement l’eau naturelle du sol. Six panneaux solaires convertissent les rayons du soleil en électricité pour alimenter le système de pompage, produisant chaque jour 36 000 litres d’eau, transformant ainsi la vie des villageois.

Cela signifie que les agriculteurs peuvent désormais cultiver leurs récoltes — y compris les tomates, l’amarante, le gombo, les patates douces, les piments, le manioc, les bananes, les noix de cajou, le maïs et le mil — tout au long de l’année. Leur bétail, lui aussi, prospère à nouveau.

« Nous n’avons plus besoin de marcher pendant des heures pour trouver de l’eau. Elle est là, à portée de main. Ce projet est une bénédiction, un véritable bouleversement », déclare Ateni Azia, agricultrice et responsable du groupe VSLA féminin Anongtaaba, sous la coopérative Tele-Bere.

Non seulement l’irrigation solaire assure aux agriculteurs un revenu accru et plus stable tout au long de l’année, mais elle améliore également la nutrition de leurs familles, leur permettant de produire des cultures vivrières toute l’année.

De la sécheresse à l’élevage de poissons

La transformation est remarquable. La plupart des membres de la communauté peuvent désormais rester et s’adonner aux activités agricoles pendant la longue saison sèche, et l’on observe une nette diminution de la migration depuis le village.

Et ce n’est pas tout. Grâce à l’abondance d’eau tout au long de l’année, certains villageois du jardin communautaire de Kunkua se lancent même dans l’aquaculture pour augmenter leurs revenus, en élevant des poissons d’eau douce comme le tilapia et le poisson-chat.

En se tournant vers l’avenir, les principaux défis de Tele-Bere restent l’impact croissant du changement climatique et des pluies de plus en plus irrégulières. Leurs priorités sont d’adopter des sources d’énergie plus écologiques, en particulier les systèmes solaires pour l’eau, et d’accroître l’utilisation de pratiques agroforestières pour restaurer la nature.

Article de la FAO Ghana