La Confédération Paysanne du Faso (CPF), membre du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), a tenu une session cruciale de la Cellule d’Analyse des Politiques et d’Etudes Prospectives (CAPEP) les 24 et 25 août 2023 à Koudougou. Cette rencontre marque une étape significative dans la longue lutte de la CPF pour une agriculture inclusive et durable au Burkina Faso.
Depuis plus de 20 ans, la CPF travaille pour façonner les politiques agricoles du pays. Elle a contribué à l’élaboration de plusieurs instruments clés tels que la Stratégie Nationale de l’Agroécologie (SND-AE), la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA), la Banque Agricole Du Faso (BADF), et le Fond de Développement Agricole (FDA). Ces outils visent à faciliter l’accès aux intrants, à financer les projets agricoles et à renforcer la résilience face au changement climatique.
Malgré ces avancées, des défis considérables persistent. Les référentiels de politiques agricoles ne répondent pas toujours aux besoins des exploitations familiales et des petits producteurs. Ce constat a poussé la CPF à organiser cette session de la CAPEP pour réfléchir à des solutions concrètes.
Le premier axe d’amélioration abordé lors de la session a été l’accélération de la mise en œuvre de la SND-AE. Le changement climatique n’attend pas et des mesures concrètes sont nécessaires pour aider les exploitations familiales à s’adapter à cette nouvelle réalité. Le deuxième point de discussion a été de s’assurer que les achats institutionnels profitent réellement aux acteurs du secteur agricole, notamment les plus vulnérables.
Le renforcement de la CAIMA a également été à l’ordre du jour. Les participants ont souligné la nécessité de fournir des intrants de qualité de manière sécurisée et permanente à tous les producteurs agricoles. Dernier point mais non le moindre, la CPF a exigé un accroissement des financements publics dans le secteur agricole. L’objectif est de faciliter l’accès des producteurs aux ressources de la BADF et à d’autres instruments financiers spécifiquement conçus pour eux.
La session de la CAPEP a rassemblé non seulement les présidents des fédérations membres de la CPF, mais aussi des représentants de divers groupes, y compris des femmes, des jeunes et des sages. Les organisations paysannes spécifiques comme les groupements Naam et l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) ont également pris part aux délibérations.
Le fait que la CPF soit membre du ROPPA témoigne de son engagement non seulement à l’échelle nationale mais aussi dans une dynamique régionale. Les défis auxquels l’agriculture burkinabè est confrontée ne sont pas isolés et font écho aux problèmes rencontrés ailleurs en Afrique de l’Ouest.
En conclusion, cette session de la CAPEP organisée par la CPF est un tournant stratégique dans l’effort pour faire face aux défis agricoles au Burkina Faso. Les discussions et les résolutions prises lors de cette session établissent une feuille de route claire pour l’avenir, soulignant l’importance de l’innovation, de la finance inclusive et de l’adaptation au changement climatique. C’est une démarche proactive qui mérite d’être soutenue pour assurer un avenir agricole plus durable et équitable au Burkina Faso.
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