Les femmes rurales sont engagés pour mobiliser pour faire face a la crise dans leurs communautés. Le 15 et 16 octobre – la Journée internationale des femmes rurales et la Journée mondiale de l’alimentation – les femmes du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) et ROPPA (Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest) réunis pour discuter et lancer deux déclarations.
Déclaration des femmes rurales membres des collèges des femmes du CNCR et du ROPPA:
Tout le monde sait aujourd’hui la place marginale concédée aux femmes rurales et a leurs activités dans les hiérarchies sociales et économiques … et pourtant, chacun sait l’importance de nos rôles dans l’équilibre de nos familles, de nos exploitations agropastorales et pastorales et de nos communautes locales, mais aussi l’importance de nos apports dans l’économie de nos pays … Les femmes rurales que nous sommes, restons doublement victimes de l’ordre et de la marche du monde. Tout doit être fait, en Afrique de l’Ouest comme ailleurs, pour que cela change et que les femmes rurales et paysannes trouvent une juste reconnaissance pour elles-mêmes, pour leurs rôles et pour leurs activités.
Les décideurs politiques, les organisations paysannes et de la société civile ont tous une responsabilité pour faire évoluer cette situation et transcender les facteurs fondamentaux de la vulnérabilité des femmes rurales et des inégalités qui empêchent leur triple reconnaissance, et qui freinent leur autonomisation. Selon une capitalisation réalisée par un consortium de réseau d’OP et d’OSC en Afrique de l’Ouest sous le lead d’Oxfam, à cause des facteurs récurrents de leur vulnérabilité et des inégalités à leur endroit, la pandemie de la COVID-19 a un impact encore plus important chez les femmes rurales.
Dans ce contexte nous avons la pleine conviction que c’est d’abord à nous-mêmes de conquerir et d’imposer la triple reconnaissance souhaitée et, pour ce faire, nous devons pouvoir nous organiser en « actrice collective » grace au renforcement de nos organisations locales, nationales et regionales. Au-dela de nos activities propres, nos organisations doivent nous permettre de participer à la vie du grand mouvement paysan ouest-africain et de défendre nos positions, propositions et revendications specifiques.
Lisez plus de la déclaration des femmes rurales membres des collèges des femmes du CNCR et du ROPPA.
La deuxième déclaration politique est liée à la faim zéro: Pour rendre la perspective de « faim zero en 2030 » possible, agissons ensemble, plus et mieux, afin de mettre en oeuvre des solutions politiques structurelles. Elle commence:
De mémoire de paysan, jamais dans la vie, jamais dans l’histoire de notre région, nous n’avons connu en empilement de crises aussi graves et d’une telle envergure. Nous avons besoin de solutions structurelles.
C’est dans un contexte particulier que nous, organisations paysannes d’agriculteurs, de pasteurs, d’agro pasteurs et de pêcheurs, célébrons cette année la Journée mondiale de l’alimentation a l’occasion de laquelle nous exprimons à nos interlocuteurs et partenaires nos réflexions, visions et souhaits, susceptibles de renforcer leurs initiatives pour une transformation durable de nos exploitations familiales, pour bien de nos pays et de notre région.
Outre les multiples crises récurrentes auxquelles font face nos communautés, nous avons cette année vu s’aggraver une crise sécuritaire, qui a oblige de nombreux agriculteurs, pasteurs, agro pasteurs et pêcheurs des zones sahéliennes notamment, à quitter leurs villages en abandonnant leurs biens, leur capital de production et à prendre un chemin d’exil. Nouvelle malédiction, la crise sanitaire liée au coronavirus a frappé de plein fouet les économies agricoles et alimentaires de nos pays. Les paysans et paysannes de nos pays, qui ne vivent que de leurs productions et de la vente d’une partie des fruits de leur travail, se sont trouvés dans une situation d’asphyxie. Une année difficile donc pour le monde des agriculteurs, des pasteurs, des agro pasteurs et des pêcheurs d’Afrique de l’Ouest. Nous avons certs trouvé un peu de réconfort dans l’écoute souvent attentive de nos partenaires publics ou privés nationaux, régionaux et internationaux, mais force est de constater que cette écoute n’a pas amélioré notre place dans le jeu des acteurs, souvent économiquement puissants, qui donne sa physionomie et sa dynamique au système agricole et alimentaire mondial dans lequel nous occupons un mauvais strapontin.
Lisez plus de la declaration politique au sujet de la faim.