Il est environ 9 h du matin et des gens vont et viennent dans un centre hospitalier public de vaccination contre le COVID-19 à Shashamene, une localité du Sud de l’Éthiopie, à plus de 250 kilomètres de la capitale Addis Abeba. Ketema Wako est en train de vendre du lait cru et d’autres produits laitiers à la cafétéria du personnel de l’hôpital pour avoir un revenu pour sa famille.
Chaque jour, monsieur Wako vend 35 à 47 litres de lait cru à la cafétéria. Lorsqu’on le lui demande, il vend également du beurre, du fromage et du yaourt. Mais l’activité commerciale dans les locaux de l’hôpital expose considérablement monsieur Wako et sa famille aux risques d’infection. Pour se protéger, monsieur Wako applique toutes les mesures de protection contre le COVID-19. Il évite les grandes foules, garde une distance d’un mètre avec les autres, porte un masque et se nettoie régulièrement les mains en les frottant avec de l’alcool.
À l’instar de millions de personnes dans le monde, la pandémie du COVID-19 a été une période difficile pour monsieur Wako. La pandémie a perturbé ses activités agricoles et commerciales, de sorte qu’il lui était difficile de subvenir aux besoins de sa famille, surtout pendant les confinements. Pour s’en sortir, le producteur laitier de 47 ans commença à cultiver du blé et de la pomme de terre.
En plus de perdre des client.e.s, monsieur Wako a également perdu un proche. Il déclare : « En août 2021, mon père de 70 ans est décédé des suites du COVID-19. »
Quelques mois plus tôt, en juin 2020, monsieur Wako avait entendu, en écoutant une radio locale, que le COVID-19 se propageait rapidement dans le monde, y compris dans les villages. En raison des nombreux mythes entourant le COVID-19, monsieur Wako affirme qu’il lui a fallu deux ans avant d’être convaincu de se faire vacciner.
Il explique : « Mon opinion a commencé a changé après que j’ai écouté la station de radio Fana Shsashaman sur mon téléphone portable. Ce sont en particulier les interviews avec les agriculteur.trice.s et les conseils avisés prodigués sur le COVID-19 dans les tribunes téléphoniques qui m’ont aidé à mieux comprendre les avantages qu’il y avait à se faire vacciner contre le COVID-19. »
Fikadu Lema est un ami de monsieur Wako. Il soutient qu’il lui a fallu également du temps avant qu’il se décide à se faire vacciner. Il hésitait à cause du manque de connaissances sur le vaccin de COVID-19, dont il n’était même pas sûr de l’existence à ce stade.
Monsieur Lema explique : « Les campagnes de sensibilisation porte-à-porte sur le COVID-19, les messages de différentes personnes et les conseils des médecins sur Fana Shsashaman ont permis à plusieurs personnes comme moi de se faire vacciner contre le COVID-19. »
Genet Ayele est infirmière à l’hôpital se Shashamene. Elle se souvient de la désolation que le COVID-19 a provoquée dans la région, en soulignant que le marché animé de la ville était un haut lieu de transmission.
Madame Ayele affirme que, depuis que monsieur Wako et monsieur Lema ont été vaccinés contre la maladie, ils se sentent en sécurité et à l’abri du COVID-19, tout en ajoutant qu’ils ne devraient toutefois pas arrêter de prendre des précautions.
Elle explique : « Se faire vacciner ne signifie pas qu’on ne contractera pas du tout de nouveaux variants méconnus du COVID-19. Je conseille à tout le monde de toujours porter des masques et de maintenir une certaine distance physique avec les autres. »
Elle ajoute que les gens devraient éviter les lieux bondés et les locaux mal aérés, et que le lavage des mains devrait continuer à faire partie du quotidien, car le COVID-19 est toujours présent.
Elle déclare : « Comment beaucoup de gens vivent en milieu rural où il y a un manque d’informations sur les mesures préventives liées au COVID-19 et à la vaccination, ils hésitent à se faire vacciner. »
Selon madame Ayele, les mythes, les croyances religieuses et les faibles niveaux de connaissance des communautés rurales figurent parmi les facteurs qui entravent la vaccination contre le COVID-19.
Heureusement, la situation est en train de changer. Elle explique : « Petit à petit, la prise de conscience et l’intérêt pour le COVID-19 augmentent et beaucoup de gens se rendent maintenant à l’hôpital pour se faire vacciner. »
Quant à monsieur Wako, il encourage également les autres à se faire vacciner, et continue à respecter les mesures préventives.
Par : Yideg Alemu. Pour : Radios Rurales Internationales.
La présente nouvelle a été financée par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada dans le cadre du projet « Communication à grande échelle sur la santé publique et les vaccins en Afrique subsaharienne pour sauver des vies » (ou VACS).
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