Du 3 au 28 juillet, YenKasa Afrique anime une discussion en ligne sur la collaboration pour les services de communication rurales efficaces.
Une collaboration efficace entre les radiodiffuseurs.euses et les groupes d’acteurs tels que les organisations d’agriculteurs, les agents de vulgarisation, les chercheurs, les organisations de femmes et de jeunes et d’autres organisations de la société civile peut contribuer à améliorer la qualité des services de communication ruraux. Cette collaboration peut améliorer la qualité des informations diffusées à l’antenne et conduire à une augmentation du financement de ces programmes.
La discussion rassemble plus de 700 personnes dans les deux groupes WhatsApp.
Au cours de la première semaine, les participants se sont présentés et ont expliqué ce qu’ils entendent par « collaboration ». Cela inclut:
– une synergie d’action entre les radios rurales et les parties prenantes (les ONG et associations) pour donner aux populations agricoles des informations de qualité qui leur seront de grande utilité dans leurs activités agricoles ;
– tenir des cessions de débats entre les auditeurs et les journalistes, opérer des interventions en direct sur un sujet précis afin d’avoir des informations sûres ;
– la mutualisation des efforts par l’ensemble des parties prenantes (Radios, organisations de la société civile, partenaires au développement), afin de rendre accessible aux monde rural les informations dont ils vont tirer pleinement profit ;
– la gestion du relationnel entre les acteurs du média et les acteurs externes.
Il peut aussi s’agir simplement d’un partage d’expériences et d’expertise qui débouchera sur des programmes efficaces et axés sur les personnes.
Au cours de la semaine 2, les participants ont partagé les types de collaborations dans lesquelles ils sont impliqués, ainsi que les avantages et les défis qui en découlent. Les radiodiffuseurs.euses ont indiqué qu’ils travaillent avec un large éventail d’organisations, y compris différents ministères, comme la santé, l’agriculture, l’éducation, le développement communautaire, le bien-être social et d’autres institutions, les OSC, les ONG, leur propre public pour obtenir un retour d’information, les maisons de presse, les journalistes de la presse écrite et de la télévision, les instituts de recherche, et plus encore. Ils travaillent également avec différents services de la station et d’autres membres de l’équipe, les producteurs collaborant avec les présentateurs, les annonceurs, les ingénieurs de studio, etc.
Les avantages de la collaboration:
– elle permet d’une manière ou d’une autre d’éclairer la lanterne des auditeurs sur des sujets importants ;
– la collaboration permet d’enrichir les productions à la radio et de fournir des informations essentielles et de qualité à l’auditoire ;
– il y’a le renforcement de capacité de la part des services techniques du gouvernement et des Organisations Non Gouvernementales. Les radiodiffuseurs.seuses gagnent en expérience et réussissent mieux leurs missions ;
– elle permet aussi de nouer de nouvelles relations, d’avoir de nouveaux contacts à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur du pays ;
– la collaboration encourage la sollicitation des services d’autres parties prenantes créant ainsi d’autres occasions de collaboration qui fait bénéficier de divers avantages, même financiers ;
– elle engendre l’accroissement de l’audience, les changements de comportement au sein des auditeurs pour une meilleure vie, le renforcement des recettes de la radio ;
– elle permet aux professionnels de la radio de bénéficier d’un réseau de relations interprofessionnelles ;
– le travail ensemble concourt au partage d’expérience, d’opportunités, l’entraide mutuelle, le transfert de compétences et l’enrichissement du carnet d’adresses ;
– la collaboration permet aux agriculteurs de changer leurs mentalités, d’adopter de nouvelles techniques culturales qui permettent d’accroitre leur productivité ;
– le choix des thèmes abordés et l’intérêt que cela suscite renforcent la proximité de la radio vis à vis des auditeurs et auditrices. Elle suscite aussi l’attrait de certains partenaires financiers ;
– la collaboration facilite aussi la dotation des stations radio en équipements et l’intégration des réseaux de radio.
Les défis auxquels les radiodiffuseurs.euses et des parties prenants sont confrontés dans la collaboration:
– l’indisponibilité des personnes ressources pour les interviews ou interventions en directs entraine le report et parfois l’annulation ou la déprogrammation des émissions bien préparées et annoncées ;
– pour collaborer, certaines personnes ressources demandent de l’argent avant de partager leur expérience, croyant que peut être la radio gagne trop d’argent avec leurs connaissances, alors qu’elle peine financièrement ;
– pour accéder à certaines personnes ressources, c’est des protocoles sur protocoles empêchant parfois la tenue de l’émission ;
– dans les administrations publiques, on est confronté à la lourdeur administrative pour obtenir les autorisations de faire participer les fonctionnaires spécialistes aux émissions.
– souvent certains partenaires imposent leurs canevas, empêchant par là le journaliste de jouer pleinement son rôle ;
– certains spécialistes sont ouverts, mais d’autres sont innacessibles ;
– souvent, c’est le jour dit qu’ils abandonnent. Certains collaborateurs appellent à quelques minutes de l’émission pour dire qu’ils ont des empêchements.
– on est souvent amené à opter pour le plan B. en faisant intervenir la personne ressource par téléphone à l’émission ;
– la difficulté à encourager et inciter les partenaires techniques et financiers à l’accompagnement et au financement des radios ;
– le gros souci qui affaiblit la production c’est l’accompagnement financier et aussi le manque de ressources humaines dans les médias privés.
Au regard des atouts et défis pluriels évoqués dans la discussion, il a été établi que le respect permanent des cannons des métiers de communication constituent un socle sur lequel s’érige des collaborations durables. Il s’agit, comme a indiqué Makèmè Bamba de la Guinée, d’un investissement à long terme qui finit toujours par porter des fruits. Aussi convient-il pour les parties prenantes (services techniques de l’Etat, associations, ONG etc.), d’impliquer les acteurs des médias dès la conception des projets et programmes pour des résultats plus probants.
La discussion continue jusqu’au 28 juillet. Au cours de la troisième semaine, nous discuterons de deux sous-thèmes importants : l’égalité des genres et les bonnes techniques d’entretien. Voici quelques questions dont les participants discuteront :
1- Quel type de collaboration est nécessaire pour s’assurer que les émissions radio abordent les questions de genre et incluent les femmes ? Avez-vous des exemples de votre propre travail que vous pouvez partager ?
2- Comment les radiodiffuseurs peuvent-ils se préparer à un entretien avec une personne ayant des connaissances spécifiques, comme un agent de vulgarisation, un chercheur, un spécialiste du genre, le chef d’une organisation paysanne ?
3- Comment un spécialiste du sujet peut-il se préparer à une interview à la radio?
4-Quels sont quelques exemples d’interviews radiophoniques réussies et stimulantes (en direct et préenregistrées) auxquelles vous avez participé ?
Participez à la discussion : https://chat.whatsapp.com/Gm2aPr8gSSbJdjjcoQ1Fmu