Ibrahim Coulibaly, président de la PAFO, a transmis aujourd’hui, au nom des organisations d’agriculteurs familiaux et de petit·es producteur·trices lors du Forum Paysan, le message au Conseil de direction du FIDA qui se réunit les 14 et 15 février juste après le Forum Paysan.
Les 12 et 13 février, La Via Campesina (LVC), avec d’autres organisations mondiales et régionales d’agriculteur·trices, de paysan·nes et d’autres petit·es producteur·trices alimentaires, a participé au 8e Forum Paysan du FIDA.
Depuis le dernier Forum Paysan en 2020, les organisations d’agriculteur·trices ont officiellement demandé le statut d’observateur au Conseil exécutif du FIDA. Dans l’intervalle, le monde a connu des transformations significatives. La pandémie a souligné l’importance cruciale de l’accès local à la nourriture et à la production alimentaire, la crise climatique s’est approfondie, exposant davantage les effets destructeurs de la production industrialle à grande échelle, et le niveau de guerre et de conflit a augmenté. Les prix volatils sur les marchés mondiaux en raison de la spéculation sur les principales matières premières ont montré la vulnérabilité due aux dépendances du marché alimentaire mondial.
Les organisations paysannes ont formulé des demandes lors du Forum, notamment l’intégration de pratiques agroécologiques paysannes pertinentes et ambitieuses, ainsi que d’autres pratiques durables et résilientes, telles que l’agriculture biologique, dans tous les projets et programmes du FIDA.
Les demandes comprennent également un engagement à soutenir des politiques foncières redistributives au lieu d’approches basées sur le marché, en travaillant directement avec les États membres et en reconnaissant le rôle de leader de la FAO. De plus, elles appellent à une nouvelle conférence internationale sur la réforme agraire et au soutien de la mise en œuvre des lignes directrices volontaires sur la gouvernance responsable des régimes fonciers, des pêches et des forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.
Les organisations demandent également un soutien aux politiques publiques structurelles en faveur des producteur·trices pour garantir le partage équitable des droits d’utilisation des terres, des régulations du marché et des politiques régissant la massification de l’agroécologie paysanne, afin d’assurer la stabilité des marchés locaux, des prix justes et des revenus décents pour tou·tes les petit·es producteur·trices alimentaires.
En outre, elles appellent au renforcement des processus FAFO au niveau mondial, impliquant les organisations paysannes dans les programmes du FIDA à tous les niveaux, et à soutenir la mise en œuvre de l’UNDROP, en finançant des programmes spécifiques aux niveaux régional et national.
Les organisations exhortent également les gouvernements à fournir davantage de fonds au FIDA pour soutenir ces politiques publiques et programmes importants, tout en demandant que les fonds du FIDA ne soient pas utilisés pour des activités nuisibles aux petit·es producteur·trices alimentaires. Elles demandent d’arrêter le financement de projets impliquant des acquisitions de terres à grande échelle, des accaparements de terres et des investissements spéculatifs de la part d’acteurs privés et des banques de développement.
Article de: La Via Campesina