La Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale : Une interview

La Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale : Une interview

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Dans le cadre de la célébration de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale 2019-2028, nous vous amenons à la découverte d’une organisation partenaire, pour montrer le rôle qu’elle joue pour valoriser et donner la voix à ces petits producteurs(rices) qui occupent une place primordiale dans la lutte pour la sécurité alimentaire.

La Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale (PROPAC), basée à Yaoundé, au Cameroun, est une structure parapluie qui chapeaute dix (10) organisations paysannes nationales dans la sous-région d’Afrique centrale, la zone de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Ces dix organisations membres encadrent 74 973 groupements paysans, associations, groupes d’initiative communes, coopératives, fédérations et groupements d’intérêts économiques et communautaires. Ces structures supervisent dans l’ensemble 3 248 533 exploitations agricoles familiales et impactent 32 389 862 personnes.

Découverte dans cet échange avec le Secrétaire exécutif de la PROPAC, Monsieur Célestin Nga.

 

Intervieweur (Meli Rostand) : Monsieur Nga, Bonjour.

M. Nga : Bonjour

Intervieweur : Quand et comment est née la PROPAC?

M. Nga : La PROPAC a été créée en février 2005. Ceci a été l’aboutissement d’un processus de structuration initiée par les leaders des organisations paysannes de l’Afrique centrale qui avait été lancé en 1998 pour répondre à leurs besoins d’intégration des organisations paysannes (OP), de renforcement de leurs capacités, de représentation et de participation à des espaces de négociation et de prise de décisions.

Elle a été reconnue comme une organisation régionale de promotion des OP de l’Afrique centrale ayant son siège à Yaoundé au Cameroun.

 

Intervieweur : Quels sont les objectifs de la PROPAC?

M. Nga : La PROPAC poursuit les objectifs suivants :

  • Représenter les petits producteurs dans les espaces de dialogue et les instances de prise des décisions;
  • Promouvoir l’échange d’expériences entre les membres;
  • Défendre les intérêts des petits producteurs agricoles;
  • Renforcer la solidarité entre les organisations avec les autres acteurs du développement;
  • Renforcer les capacités des organisations paysannes et des leaders des OP et valoriser l’expertise paysanne pour un développement durable;
  • Promouvoir l’approche genre en milieu rural;
  • Promouvoir la microfinance dans les OP;
  • Œuvrer pour la création d’un fonds d’investissement pour le développement rural;
  • Œuvrer pour la gestion durable des ressources naturelles;
  • Favoriser l’intégration sociale, culturelle, économique et financière à l’échelle nationale, sous régionale et internationale;
  • Valoriser l’émergence de l’entrepreneuriat paysan;
  • Contribuer à la construction du pouvoir paysan dans la région et à la mise en œuvre de politiques agricoles communes de la CEEAC et de la CEMAC.

Intervieweur : Quelle est la typologie des organisations membres de la PROPAC et comment devient-on membre?

M. Nga : La PROPAC couvre les dix (10) pays de la sous-région de l’Afrique centrale, zone CEEAC et CEMAC. Il s’agit de : l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, et le Tchad. Dans chacun de ces pays, il existe au moins une structure faîtière nationale des organisations paysannes affiliée à la PROPAC.

Chaque membre de la PROPAC est une organisation qui intègre en son sein des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs artisanaux, les peuples autochtones ainsi que des exploitants des produits forestiers non ligneux.

 

Intervieweur : Peut-on avoir une idée de vos grandes réussites et défis connus depuis la mise en place de la Plateforme?

M. Nga : Depuis sa création en 2005, les principales réalisations de la PROPAC sont dans quatre domaines: renforcement des capacités institutionnelles, plaidoyer et positionnement stratégique, l’appui au développement des services économiques, et la promotion de l’égalité de genre.

Evidemment, il y avait l’institutionnalisation de la PROPAC et des OP nationales membres en leur dotant de textes constitutifs, de documents de travail, de sièges équipés, d’équipes techniques permanentes et aussi de formations et d’études de base. On a mis en place un site internet www.infopropac.org et développé une communication à travers les médias électroniques, la presse écrite et les réseaux sociaux.

Il y avait aussi l’institutionnalisation du Forum de la femme rurale africaine au sein de l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO), et aussi la participation à l’élaboration de la politique agricole commune de la CEEAC et au Programme régional d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PRIASAN).

On a élaboré les directives régionales de l’agriculture familiale pour l’Afrique centrale et on était un leader dans la mise en œuvre du plan d’action de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale en Afrique centrale.

En ce qui concerne l’appui au développement des services économiques, nous avons assuré la formation, le coaching, le suivi des coopératives du manioc au Cameroun et en RDC et appuyé l’élaboration des plans d’affaires pour les initiatives économiques promues par les entrepreneurs agricoles, ainsi que le financement des initiatives économiques.

Finalement, dans ses missions, la PROPAC promeut l’approche sensible au genre. Elle accorde une priorité aux femmes, aux jeunes et aux minorités. C’est pourquoi elle a mis en place un Collège régional des femmes rurales. Cet organe statutaire de la PROPAC a pour objectif de créer un espace de concertation entre les femmes, en vue de promouvoir et défendre les intérêts des femmes rurales dans les instances de consultation et de prise de décisions sur les politiques de développement agricole et rural en Afrique centrale.

 

Intervieweur : Quelles sont vos priorités en cette Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale qui met l’accent sur la croissance agricole et rurale portée par des petits exploitants?

M. Nga : Nos priorités sont nombreuses et liées aux formations, au soutien pour la production et la consomption, et à l’accès au financement, en particulier. Nos priorités se déclinent ainsi qu’il suit :

  • Institutionnaliser un cadre de dialogue politique entre les agriculteurs familiaux et les gouvernements;
  • Appuyer les systèmes d’accompagnement, vulgarisation des agriculteurs familiaux dans tous les pays;
  • Harmoniser les interventions des partenaires techniques dans l’agriculture familiale avec un mécanisme de coordination et de suivi des interventions;
  • Mettre en place les mécanismes conduisant à la promotion des produits issus de l’agriculture familiale afin de stimuler la production. Ceci passe par le vote d’une loi obligeant à consommer un pourcentage bien déterminé des produits issus de l’agriculture familiale dans des structures telles que les cantines scolaires, les casernes militaires, les prisons, etc.;
  • Faciliter aux jeunes agriculteurs familiaux l’accès aux facteurs de production (ressources financières, foncières, informations, formation-action, machinerie agricole, etc.);
  • Assurer un financement durable des initiatives portant sur la formation professionnelle, l’incubation d’entreprises, l’insertion et l’installation effective des jeunes dans les activités, les métiers, les emplois du secteur agricole (Programme de productivité agricole en Afrique centrale (PPAAC)).
  • Mise en place de mécanismes de renforcement des capacités des agriculteurs familiaux leur permettant d’innover et d’accroître la productivité de manière durable;
  • Mise en place des mécanismes pour stabiliser les prix, notamment par la mise en place des bourses des produits agricoles, afin de contrecarrer la fluctuation des prix qui affecte aussi bien les producteurs que les consommateurs.

Intervieweur : Quelles perspectives entrevoyez-vous pour votre organisation?

M. Nga : Nous ambitionnons de développer plus de services économiques auprès des membres, d’établir plus de partenariats stratégiques, de mobiliser plus de ressources et d’accroître le renforcement des capacités intentionnelles.

Intervieweur :  Monsieur Célestin NGA, merci!

M. Nga : C’est moi qui vous remercie.

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Interview réalisée par Meli Rostand

 

Pour contacter ou mieux connaître la PROPAC, veuillez suivre les liens et adresses ci-après :

Le siège du Secrétariat exécutif de la PROPAC se trouve à Yaoundé, au Cameroun. (Yaoundé 5 – Cité Municipale – Quartier Omnisports 2e Rue 1.506 – Portail N° 93)

L’adresse de la PROPAC est la suivante : BP 11537 Yaoundé – Cameroun, Tél. : 00237 222 21 14 33 Adresse courriel : [email protected]

 

Site Web : www.infopropac.org

Facebook :www.facebook.com/infopropac

Twitter : www.twitter.com/PROPACinfos

YouTube : Propac Infos

Intagram :www.instagram.com/infospropac/

LinkedIn :www.linkedin.com/company/propac-plateforme-regionale-des-organisations-paysannes-d-afrique-centrale/

Autres liens:

https://www.youtube.com/watch?v=iFHN94H8RCU&feature=youtu.be

www.youtube.com/watch?v=R_OevFls4Ko

www.cameroon-tribune.cm/article.html/30918/fr.html/CT-article?fbclid=IwAR2xGRPkAmaORl5lZKTS562Egy4juTTASqA5mvqWfWHH-z9sVDnpk1CEKdkn

 

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