La Via Campesina (LVC) est un fervent défenseur de la justice sociale pour les agriculteurs(rices), et qui est solidaire des agriculteurs(rices), des petites et moyennes entreprises de production, des femmes rurales, des autochtones, des jeunes ruraux et des travailleurs(euses) agricoles dans leur combat pour jouir de meilleurs droits. Et il y arrive. La Via Campesina a réussi avec l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans en 2018. Cependant, il poursuit son travail, car, désormais, il appuie les gouvernements dans la mise en œuvre de cette déclaration.
La Via Campesina est un mouvement indépendant, international et multiculturel regroupant des organisations membres de plus de 70 pays. Pendant 27 anness, La Via Campesina est le premier et une des principales forces mondiales du mouvement pour la sécurité alimentaire. En Afrique, La Via Campesina est formé 16 organisations membres de 15 pays. Le mouvement est présent en Afrique depuis 2004, lors de son adhésion à l’Union nationale des paysans du Mozambique (UNAC) Le siège international de La Via Campesina est abrité par le Forum des petits producteurs biologiques du Zimbabwe (ZIMOFF) à Hararé.
Ses membres sont tous des organisations communautaires qui partagent la même vision, les mêmes principes et les mêmes pratiques. La Via Campesina est organisé de sorte que les membres et leurs responsables sont les principaux décideurs du mouvement. La solidarité est le fondement de La Via Campesina et elle se reflète dans son slogan « Mondialiser la lutte c’est aussi mondialiser la solidarité et l’espoir des peuples du monde. » Tout le monde est écouté et toutes les questions servent à élaborer ou demander des politiques publiques avantageuses pour la majorité.
La Déclaration des Nations Unies sur les droits des pays et des autres personnes travaillant et vivant dans les zones rurales (UNDROP) est une de ces politiques. Cette déclaration fait état des droits d’accès des agriculteurs(rices) et des autres femmes et hommes travaillant dans les zones rurales aux ressources naturelles et à la biodiversité, la souveraineté alimentaire, la sécurité, la justice, ainsi qu’à d’autres éléments.
Mais une déclaration des Nations Unies ne suffit pas. Mateus Santos est coordonnateur au secrétariat régional de La Via Campesina en Afrique. Il explique qu’ils travaillent également à créer un espace pour faire entendre directement les voix des agriculteurs(rices) dans les milieux politiques importants à l’échelle internationale, régionale et nationale. Ainsi, les agriculteurs(rices) défendent leur mode de vie et, surtout, internalisent et globalisent leurs luttes pour une meilleure société basée sur les principes d’équité, de dignité et de souveraineté alimentaire.
La Via Campesina continue de soutenir les agriculteurs(rices) à l’échelle nationale et internationale afin d’amener les gouvernements et les autres organisations internationales à reconnaître son importance. Ce travail comporte des défis. La communication est le défi majeur, notamment en Afrique où la technologie et les infrastructures sont moins développées. En outre, l’Afrique regorge de diverses langues entre lesquelles il faut créer un pont pour permettre à chaque groupe de se faire entendre et comprendre par l’autre.
Elizabeth Mpofu est une membre du Zimbabwe Smallholder Organic Farmer Forum, le groupe des producteurs(trices) bio au Zimbabwe. Elle est aussi une coordinatrice pour La Via Campesina. Elle dit : « Notre vision est de pouvoir embrasser cette diversité qui, à terme, ne fera que renforcer la voix des paysans africains et la compréhension de leurs droits et devoirs en tant qu’acteurs(rices) majeurs dans l’alimentation de nos communautés rurales et urbaines, et dans la préservation de la nature et tout ce que nous considérons comme ressources naturelles. »
La solution réside dans l’agroécologie qui consiste à appliquer les processus écologiques aux pratiques agricoles. Ndiakhate Fall, est membre du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux au Sénégal est aussi membre de l’equipe globale pour la coordination de LVC. Il dit : « La reconnaissance de l’agroécologie paysanne par la FAO est un grand succès pour la société traditionnelle et paysanne. » Dans le cadre d’une initiative mondiale, La Via Campesina renforce et développe son réseau d’écoles agroécologiques en Afrique, dont la première a vu le jour au Zimbabwe en août 2019.
L’agroécologie pourrait être plus importante que jamais. Mme. Mpofu déclare : « Il est maintenant temps de renforcer la production et la consommation d’aliments agroécologiques et de les mettre à la disposition de tous. Les paysans, les paysannes et les agriculteurs(rices) d’exploitations familiales ont besoin de terres, de semences, d’eau et de toutes les conditions pour nourrir les populations sans problème. Ce sont de ces droits dont les paysans ont besoin face à la crise actuelle du COVID-19 et après. »
De plus, alors que la pandémie du COVID-19 perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales, elle révèle l’importance de la production et la distribution des aliments locaux. Le temps est venu de parler de la souveraineté alimentaire, ajoute Mme Mpofu, soulignant que les mouvements paysans dans le monde sont convaincus que cela n’est possible qu’avec une production alimentaire à petite échelle durable et à grande échelle, y compris l’agriculture familiale à travers l’agroécologie paysanne
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Ecrit par Busi Ngcebetsha
Pour avoir de plus amples renseignements sur La Via Campesina, visitez le site Web : https://viacampesina.org/fr/
Ou contactez Mateus Santos à : [email protected]