Défenseur des droits humains, et de la femme en particulier, Dénis Mukwege dénonce la persistance de la justice populaire à l’encontre des femmes. Celui-ci fustige le fait que des femmes accusées de sorcellerie sont brûlées, leurs habitations démolies. Non
seulement que la loi Congolaise ne reconnaît pas la sorcellerie, celui-ci rappelle aussi que la vie humaine reste sacrée ; d’où son invite à tous les acteurs, les journalistes en particulier à sensibiliser sur la lutte contre la justice populaire et des accusations de sorcellerie portées à l’encontre des femmes.
Le prix Nobel, le docteur Denis Mukwege condamne le cas de justice populaire signalés ces derniers temps à Bukavu en particulier, et au Sud kivu en général. Il regrette de constater que les femmes sont les premières victimes, car accusées de sorcellerie, regrets exprimés le 17 février 2021, à l’occasion de la remise d’un appui en matériels à l’hôpital de Panzi par une délégation du gouvernement Japonais.
Le prix Nobel de la paix se dit inquiet de l’ampleur que prend la justice populaire en province, qui coute la vie à des citoyens innocents estimant que la population devrait se rappeler du caractère sacré de la vie
Dénis Mukwege signale que les lois de la République Démocratique du Congo ne reconnaissent pas l’infraction de sorcellerie par les faits que les preuves ne sont pas vérifiables et appelle les habitants du sud kivu à éviter cette pratique, qui déshumanise la femme, porteuse de la vie.
« La justice populaire n’a jamais arrangé les choses. Nous déplorons ces cas d’injustice et quasi absence de l’Etat pour mettre fin à cette pratique. On ne peut pas tuer quelqu’un parce qu’on pense, qu’elle est sorcière. Encore une fois, la vie reste sacrée » confie Dénis Mukwege
Par ailleurs le médecin directeur de l’hôpital de Panzi appelle les médias à s’approprier la lutte contre la justice populaire à travers des émissions dans leurs différents programmes afin d’éradiquer ce phénomène
Pour rappel, depuis le début de l’année en cours, plus de 7 cas de justice populaire ont été signalés au Sud kivu. Parmi ces cas, une femme a été brûlée vive à Idjwi en Janvier et une autre à Panzi dans la commune d’Ibanda
L’Association des Femmes des Médias-AFEM et d’autres organisations de défense des droits humains ont dénoncé cette pratique et ont appelé la justice à bien jouer son rôle afin d’épargner la communauté de cas de justice populaire.
Réaction des autorités provinciales lors d’une émission publique de l’AFEM
En réaction sur la persistance de la justice populaire en province, le ministre de l’intérieur et sécurité, Lwabanji Lwasi Ngabo signale que des auteurs des cas de justice populaire dont sont victimes les femmes dans plusieurs territoires sont dans le viseur des services de sécurité et répondront de leurs actes devant la justice.
Il fait savoir que toute personne impliquée dans ces pratiques sera dénichée et traduit en justice afin de servir d’exemple dans la lutte contre la justice populaire au Sud Kivu.
« Personne ne peut se rendre justice ; il faut plutôt se rendre aux services de la justice. Nous recommandons aux habitants d’éviter cette pratique combien incivique » a confié Lwabanji Lwasi, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité qui a déploré et découragé la justice populaire tout en, promettant des sanctions.
Et de son côté, la cheffe de division des affaires sociales, Pétronie Kangela recommande aux femmes accusées de sorcellerie de porter plainte à la justice, car ces accusations constituent une infraction. Elle demande la communauté de bannir cette pratique, qui dévalorise la femme, elle qui est éducatrice de la nation.
De son côté, le chef du quartier Panzi, Nsimirhe Buhendwa, qui déplore le comportement de ses administrés rappelle que la justice congolaise sanctionne tout cas de justice populaire.
Par ailleurs, cette dernière fustige aussi du fait que ce sont des femmes, qui continuent d’être accusées de sorcière, puis torturées jusqu’à la mort, couplé parfois à la destruction de leurs biens. Nsimire Buhendwa fustige la justice populaire et invite ses administrés au respect des droits humains. Elle invite toute la population à s’adresser aux instances de justice, pour tout différend et d’éviter de se rendre justice.
Le Secrétaire Administratif de la chefferie de Ntambumba, Emmanuel Lubundo, condamne cette situation et indique avoir tenu une réunion avec toutes les couches de la population pour dénoncer et interdire la justice populaire.
Cette autorité locale promet de mener une démarche pour identifier des auteurs de cette justice populaire, afin qu’ils répondent de leur acte.
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