Il y a plusieurs dizaines de millions d’agriculteurs familiaux à travers l’Afrique qui produisent des aliments et nourrissent les familles et les communautés. Ces agriculteurs familiaux cultivent leurs champs, élèvent du bétail, pêchent et gèrent les forêts et les produits forestiers. Ils ont tous des compétences, des besoins, des intérêts et des opinions différents. Mais, ils ont aussi des défis communs dont notamment les changements climatiques, le besoin de formation, d’investissements et de réseautages commerciaux et maintenant la crise du COVID-19.
Les paysans, les éleveurs, les gestionnaires forestiers et les pêcheurs de près d’une cinquantaine de pays africains sont représentés par l’Organisation Panafricaine des Agriculteurs, connue sous l’appellation PAFO. Une organisation qui célèbre, cette année, 10 ans d’existence, 10 ans de plaidoyer en faveur des paysans Africains.
La PAFO est le porte-voix de dizaine de millions de paysans africains intégrés dans près de 70 organisations nationales, unions, fédérations, coopératives, associations, etc., et réunis en cinq réseaux régionaux opérant au cœur de l’agriculture africaine. Ses cinq réseaux Membres sont : la Eastern African Farmers Federation (EAFF), la Plateforme Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale (PROPAC), le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), la Southern African Confédération of Agricultural Unions (SACAU) et l’Union Maghrébine et Nord-Africaine des Agriculteurs (UMNAGRI).
Fatma Ben Rejeb, Secrétaire Exécutive de la PAFO, évoque la seule plateforme paysanne d’envergure continentale au monde. Elle précise que la création de la PAFO était très importante pour le plaidoyer et pour faire entendre les voix des paysans aux niveaux continental et international. Mais également, la PAFO permet de faciliter la gestion des connaissances, l’échange d’expérience, la valorisation des acquis des paysans et de leurs organisations, etc.
« Dès le début, nous avons essayé de réunir les paysans du Continent autour de besoins, de thèmes et de défis communs qui les rassemblent tous ». Parmi les thématiques communes, on peut citer l’accès à la terre, au financement, aux marchés locaux mais également le commerce régional et continental, les investissements publics dans l’agriculture familiale, le renforcement des capacités des paysans et de leurs organisations, aussi bien que les questions transversales en termes de changements climatiques, l’autonomisation des femmes et des jeunes ruraux, en plus du principal défi actuellement : le COVID-19.
Mme Ben Rejeb explique : « Nous essayons de collecter les informations et de rassembler les solutions apportées par les paysans, à travers leurs réflexions et leurs propositions afin de les transmettre aux décideurs politiques, aux institutions africaines, aux agences des Nations Unies, aux institutions internationales, et tous les partenaires techniques et financiers.
Les agriculteurs familiaux jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle, mais ils sont vulnérables en cette période de crise, notamment lorsque l’accès aux marchés ou aux intrants est affecté et que leurs revenus s’affaiblissent de plus en plus.
Mme Ben Rejeb ajoute qu’une des priorités, à long terme, de la PAFO, est le soutien aux femmes et aux jeunes ruraux. Elle précise dans ce sens que ce sont les plus vulnérables qui doivent être soutenus, mais malheureusement nous ne voyons pas beaucoup de politiques et de stratégies efficaces en leur faveur. Ainsi, la PAFO œuvre à mettre en évidence ce que les femmes et les jeunes ruraux font par leurs propres moyens et qui nécessitent d’être renforcés et mis à l’échelle.
Le moment est venu de partager les solutions présentées par les paysans eux-mêmes, car c’est la Décennie des Nations Unies pour les agriculteurs familiaux. Cette décennie est l’une des principales réalisations des organisations paysannes du monde entier y compris la PAFO, qui, à travers leur plaidoyer et le soutien de certains gouvernements ont réussi à convaincre les Nations Unis de déclarer l’Année internationale de l’agriculture familiale en 2014. Cette année, qui a enregistré des résultats importants et qui a réussi à atteindre les objectifs qui lui ont été assignés, a encouragé les organisations paysannes à continuer leur plaidoyer. L’ONU a ainsi décidé de consacrer une décennie entière à l’agriculture familiale.
Mme Ben Rejeb a par ailleurs ajouté : notre objectif est de ne pas se contenter du plan d’action global de la Décennie. En effet, il est important que la décennie soit célébrée aux niveaux local et national. D’ailleurs, c’est dans ce sens, que nous plaidons pour l’élaboration de plans d’action régionaux et, surtout, nationaux qui représentent une occasion pour les organisations paysannes, la société civile, les gouvernements et les acteurs privés de s’impliquer dans l’élaboration des priorités et des activités pour la décennie. A cet effet, des plans d’action nationaux sont actuellement en cours d’élaboration dans plusieurs pays et l’accent sera mis sur leur mise en œuvre dans les années à venir. Des plans qui représenteront les priorités locales pour le développement des secteurs agricoles nationaux, mais un accent sera également mis, sur l’augmentation des investissements dans l’agriculture familiale ainsi que le renforcement des capacités, tant pour les paysans eux-mêmes que pour leurs organisations.
Mme Ben Rejeb ajoute : « notre ambition est de transformer le secteur agricole en Afrique en un facteur de sécurité et de souveraineté alimentaire durables.»
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Pour plus d’informations sur la PAFO, visitez son site Web : http://pafo-africa.org/?lang=fr
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