Plus de 31 millions d’abeilles perdues à cause de l’insécurité au Nord-Kivu (CEMADI)

Plus de 31 millions d'abeilles perdues à cause de l'insécurité au Nord-Kivu (CEMADI)

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Ces données ont été révélées à la rédaction de RADIOMOTO.NET le 20 mai 2022 dans la ville de Goma, RDC par le coordinateur du Centre managérial pour le développement intégral (CEMADI), l’ingénieur Alphonse Kighoma. C’était à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’abeille.

« Nous avons perdu quatre apiculteurs, abattus au milieu de leur activité. Nous avons perdu de grandes quantités de miel, plus de 500 kilogrammes. Nous avons enregistré 127 ruches brûlées et 81 ruches détruites de manière malveillante. Les auteurs de ces actes étaient des porteurs d’armes illégales. Ces pertes ont été enregistrées dans la région de Beni, dans la chefferie de Bashu, dans le Ruwenzori et dans tous les autres territoires de la province du Nord-Kivu, et ce tout au long de l’année à cause de l’insécurité. En termes d’équipement, nous avons perdu plus de 8000 dollars US, comme l’ont reconnu les autorités locales après les enquêtes. Le miel perdu vaut plus de 2345 dollars US. La famille d’apiculteurs a donc perdu plus de 10.665 dollars US. En ce qui concerne les abeilles, nous avons perdu plus de 31 200 000 abeilles brûlées, méchamment détruites par des personnes mal intentionnées d’une part et par l’utilisation abusive de pesticides chimiques d’autre part. Et cela a eu des conséquences très graves sur l’écosystème. Car comme vous le savez, les plantes dépendent des abeilles pour plus de 85% de leur production, notamment dans le processus de pollinisation », a-t-il expliqué.

Il a également indiqué que bon nombre d’apiculteurs ont été contraints de migrer vers des zones sûres, abandonnant ainsi leurs bassins de production, qui sont les habitats naturels de l’abeille.

Alphonse Kighoma a poursuivi : « Nous demandons aux autorités de nous garantir la sécurité dans nos zones de production. Nous voulons que les autorités prennent en compte l’apiculture dans toutes leurs préoccupations et planifications. Qu’elles investissent dans ce secteur. Qu’elles y investissent avec un appui technique, un appui financier, même en termes de conseils, mais aussi en termes de sécurité juridique. »

À cette fin, il a demandé de nouvelles lois pour protéger les abeilles et les apiculteurs. Sans ces lois, il affirme que les apiculteurs du Nord-Kivu travaillent de manière dispersée, ce qui bloque leur progression.

Pourtant, le miel congolais et en particulier celui du nord de la province a été classé troisième meilleur en termes de qualité, lors de la Foire internationale de l’apiculture africaine, qui s’est tenue à Abouja, au Nigeria, en 2018. D’où la nécessité de s’organiser pour garder cette compétitivité qui constitue le plus de valeur pour l’apiculture dans la région.

John Tsongo Thavugha

Photo : Des abeilles dans une ruche. Crédit : Sean Winters.

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