Comment une association de journalistes riposte au COVID-19

Comment une association de journalistes riposte au COVID-19

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Sita Traoré Diallo est journaliste chez Le Quotidien, un quotidien basé à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette dame de 40 ans est également membre de la Coordination des communicateurs de Koudougou (CCK), une association de journalistes qui répond aux besoins des médias locaux, et, face au COVID-19, s’adapte aux besoins de la population.

L’association a été créée en 2010, à la suite d’une rencontre axée sur les besoins des médias locaux. Aujourd’hui, la CCK regroupe une trentaine des journalistes de la radio, la télévision et la presse écrite résidant à Koudougou et leur offre des formations professionnelles et des possibilités de collaboration.

L’association travaille également avec des ONG spécialisées en communication.

Dans le cadre de la CCK, les médias locaux peuvent travailler avec ces organisations et bénéficier de leur appui matériel, financier et technique.

Aujourd’hui, l’association relève un nouveau défi avec une série radiophonique intitulée « Lutte contre le COVID-19. » Diffusée le samedi de 10 h à 12 h, cette série vise à informer les auditeurs et les auditrices concernant l’actualité et les principales mises à jour relatives à la pandémie.

En collaboration avec des stations de radio de la région, la série est diffusée simultanément sur chaque fréquence, d’abord en français, puis en langues nationales moore et lele, pendant environ 40 minutes dans chaque langue. Chaque semaine, des stations animent la série à tour de rôle pendant que d’autres stations la diffusent.

Avant le COVID-19, la CCK se réunissait une fois tous les quatre mois. Mais avec ce nouveau projet, les réunions se tiennent deux fois par semaine. Le lundi de 11 h à 12 h, les membres produisent les grandes lignes de l’émission pour la diffusion hebdomadaire. Madame Traoré affirme que les membres s’inspirent de l’actualité pour choisir le thème de l’émission.

« On se demande, ‘Quel est l’événement d’actualité dont les gens en parlent sans maîtrise?’ »

La deuxième rencontre a lieu le samedi pendant la diffusion de 10 h à 12 h, quand quelques membres animent l’émission ou aident en studio.

Chaque émission commence par la contribution d’experts et demande aux auditeurs s’ils ont des questions. Selon madame Traoré, pendant l’émission, l’antenne est ouverte. Elle déclare : « Tout auditeur peut appeler soit pour poser une question ou laisser une contribution, », et d’ajouter que les questions récurrentes ou sans réponse permettent d’orienter les futures émissions.

Une question a suscité une émission récente sur l’approvisionnement en eau qui est essentiel dans la lutte contre le COVID-19. Les coupures d’eau sont fréquentes dans de nombreuses régions du Burkina Faso, ce qui rend difficile pour beaucoup de personnes de suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé sur le lavage des mains et le maintien d’une distance d’un mètre entre les gens.

« Une fois que l’eau revient, les gens se retrouvent en grands nombres dans les fontaines pour chercher l’eau, » déclare madame Traoré.

« Ce regroupement-là est contraire aux mesures de distanciation. »

L’émission a présenté le premier responsable de L’Office national de l’eau et de l’assainissement et a abordé les façons dont les responsables des fontaines peuvent gérer cette situation.

Une autre émission a parlé de la réouverture des écoles au Burkina Faso. Alors que les élèves se préparent à reprendre les cours, l’émission a répondu aux questions concernant les rôles de différents acteurs dans la prévention de la propagation du COVID-19 dans les écoles.

Pour produire les émissions, la CCK travaille en étroite collaboration avec un comité régional qui regroupe des autorités gouvernementales et de la santé, chargé de la prévention du COVID-19 à Koudougou.

De concert avec la CCK, ce comité propose des sujets, partage ses connaissances à l’antenne et identifie des experts pour chaque émission.

Il est important de sélectionner soigneusement les experts, car, s’ils détiennent les bonnes informations, ils peuvent aider à détruire les mythes et à lutter contre les fausses nouvelles concernant le COVID-19.

« Quand on n’a pas de vraies informations, ça peut créer des risques pour la population. Donc, il faut avoir de vraies informations pour qu’une série radiophonique soit efficace, » déclare madame Traoré.

Déjà, l’émission « Lutte contre le COVID-19 » a pu parler des mythes sur les symptômes du COVID-19 et l’existence du virus à Koudougou.

Quand la série a commencé en mi-avril, madame Traoré affirme que les stations de radio n’ont pas hésité à participer.

Elle déclare : « Le seul problème c’était le temps. Chaque radio avait déjà des émissions, donc la difficulté c’était de dégager un créneau commun à toutes ces radios. »

L’émission est si populaire maintenant que les 40 minutes par langue ne suffisent pas pour le nombre d’appels reçus. Alors, la CCK cherche à prolonger l’émission hebdomadaire d’une heure.

Madame Traoré soutient que la série se poursuivra jusqu’à ce que cela ne soit plus nécessaire. Elle ajoute : « En tout cas, dès que nous avons formé l’association, nous avons remarqué qu’on réalise de grandes choses. J’invite tous les journalistes à se regrouper en associations. »

Cette nouvelle était écrite par Hannah Tellier et publiée dans Barza infos, la publication de Radios Rurales Internationales. Pour lire plus des histoires sur les stations de radios ou pour lire les nouvelles du monde agricole, accédez à : https://wire.farmradio.fm/fr/

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