Le 21 novembre 2024, la Journée mondiale de la pêche sera célébrée à travers le monde pour souligner le rôle essentiel des pêches dans l’approvisionnement alimentaire, le soutien aux moyens de subsistance et la conservation de la biodiversité. Cette journée met en lumière l’importance de la pêche durable et de la gestion responsable des ressources aquatiques afin de garantir la sécurité alimentaire et le développement socio-économique pour les générations futures.
Selon le rapport de la FAO sur l’état mondial des pêches et de l’aquaculture (SOFIA) 2024, la production mondiale de pêches et d’aquaculture a atteint un record historique de 223,2 millions de tonnes en 2022, dont 185,4 millions de tonnes provenant des animaux aquatiques.
Le secteur emploie directement plus de 58 millions de personnes, avec des millions d’autres travaillant dans des industries connexes. En Afrique, 16 % de la main-d’œuvre mondiale dans le secteur de la pêche illustre la contribution significative du continent à ce secteur ainsi que son potentiel de croissance.
Les pêches artisanales et leurs défis
Les pêches artisanales constituent le pilier des communautés côtières, favorisant le développement durable et sortant les ménages vulnérables de la pauvreté. Les femmes représentent 40 % de la main-d’œuvre, démontrant l’inclusivité de ce secteur.
Cependant, les communautés de pêcheurs font face à de nombreux défis, notamment la surpêche, le changement climatique et la pollution. L’accès limité aux programmes de protection sociale et les inégalités exacerbent ces difficultés.
Selon le rapport SOFIA 2024, 37,5 % des stocks de poissons évalués dans l’océan Indien occidental étaient surexploités en 2021, soulignant la nécessité d’améliorer la gestion des pêches dans cette région. La hausse des températures de la mer, l’acidification et les déchets plastiques perturbent gravement les habitats des poissons et menacent les écosystèmes marins.
Pour relever ces défis, un engagement fort est indispensable pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée grâce à des solutions durables et fondées sur les écosystèmes.
Vers une transformation bleue durable
Les industries de la pêche et de l’aquaculture sont essentielles à la sécurité alimentaire mondiale, fournissant des aliments nutritifs riches en protéines et nutriments essentiels, tout en soutenant des régimes alimentaires plus sains à l’échelle mondiale. Des pêches saines contribuent également à la biodiversité et à l’équilibre des écosystèmes marins.
Malgré son immense potentiel, l’Afrique ne contribue qu’à 1,9 % de la production aquacole mondiale, principalement en raison des lacunes en infrastructure, du manque de ressources et des obstacles politiques. Libérer ce potentiel nécessite des politiques ciblées, le renforcement des capacités, le transfert de technologies et des investissements.
Des initiatives comme les installations de stockage frigorifique alimentées à l’énergie solaire au nord du Ghana ont permis de réduire les pertes post-récolte pour les pêcheurs, offrant un modèle de solutions durables pour d’autres régions.
Une autre solution innovante, ce sont les fours FAO-Thiaroye Technique (FTT), mis en œuvre en Côte d’Ivoire. Ces fours sont une version améliorée des modèles traditionnels utilisés dans la pêche artisanale. Ils comprennent des composants tels qu’un fourneau, un plateau de récupération des graisses, un système de fumée propre et un distributeur d’air, tous conçus pour améliorer l’efficacité, la sécurité et la durabilité environnementale.
En conclusion, la Journée mondiale de la pêche rappelle que nous avons tous un rôle à jouer dans la protection des ressources aquatiques, qu’il s’agisse de soutenir des initiatives locales ou de plaider pour des politiques durables.
En vedette
- Journée mondiale de la pêche de la FAO
- Les installations de stockage frigorifique alimentées à l’énergie solaire au nord du Ghana
- l’Initiative pour les pêches côtières aide les communautés à adopter des pratiques de pêche durable.
- l’émission radio : L’avenir des jeunes dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique : opportunités et défis
- Au Gabon, la demande croissante de poisson offre de nouvelles perspectives aux jeunes dans l’aquaculture
Article de Valentina Jaimes, stagiaire en Communication pour le Développement à la FAO