Des terres agricoles gratuites pour des arbres gratuits

Des terres agricoles gratuites pour des arbres gratuits

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Promenez-vous un petit peu à l’extérieur de la collectivité de Gamoa Onyadzie, dans la région centrale du Ghana, et vous tomberez certainement sur des projets de reboisement du gouvernement, notamment des lopins de terre où le gouvernement plante des arbres pour aménager des forêts. La collectivité abrite un partenariat de grande envergure avec la Commission des forêts du Ghana qui, s’il est fructueux, pourrait redéfinir le processus de réalisation des projets de reboisement dans le pays.

Pendant des années, la collectivité a souffert des mêmes problèmes qui tourmentent de plus en plus les collectivités du Ghana, à savoir les tempêtes de vent qui décoiffent les maisons, la pluviométrie irrégulière et l’intensification de la chaleur.

Les femmes de la collectivité étaient particulièrement touchées, car leurs cultures flétrissaient sous les fortes températures et elles perdaient parfois leurs maisons à cause des tempêtes.

Bien qu’un projet de reforestation destiné à protéger le village aurait procuré des avantages écologiques et économiques à la collectivité, la population de Gamoa Onyadzie manquait de fonds pour lancer son propre projet.

C’est à ce moment que le gouvernement du Ghana, qui songeait déjà à accroître le couvert végétal et réparer les dommages causés par des décennies de déforestation, entra en jeu. Il y a 20 ans, il a commencé à gérer les terres environnant la collectivité.

Chaque année, une portion de ces terres est offerte, gratuitement, à la collectivité pour qu’elle y cultive. Au regard des défis des femmes et des jeunes agriculteurs et agricultrices, la Commission des forêts s’assure qu’au moins 20 pour cent des terres sont alloués aux femmes, et un autre 20 pour cent aux jeunes.

Les arbres procurent des coupe-vent et de l’ombre aux communautés, en plus de stabiliser les pentes, ce qui est important pour les zones touchées par la déforestation.

Mary Aidoo habite à Gamoa Onyadzie.
Mary Aidoo habite à Gamoa Onyadzie

Lorsque la saison pluvieuse s’installe, les agriculteurs et les agricultrices reçoivent des semis d’arbre, en particulier des tecks pour les planter à proximité de leurs champs. Même si le teck n’est pas une espèce locale du Ghana, il forme une importante portion des plantations forestières financées par le gouvernement. Les agriculteurs et les agricultrices sont libres de cultiver la terre, en y pratiquant l’agroforesterie, jusqu’à ce que les arbres soient assez grands pour la coupe. Ils restituent ensuite la terre agricole à la Commission des forêts qui étend la plantation jusque dans les champs. Les arbres abattus sont vendus, et la communauté reçoit 40 pour cent des recettes.

Malgré la coupe d’arbres, il n’y a pas de coupe à blanc. Pour chaque arbre coupé, un autre est planté en plus, et le couvert végétal continue de s’étendre au fil du temps.

Ainsi, le gouvernement parvient à reboiser de grandes superficies près des communautés vulnérables, sans avoir à payer la main-d’œuvre pour leur plantation et leur entretien. En même temps, les communautés reçoivent gratuitement des terres agricoles pour plusieurs années, ce qui a pour avantage d’accroître le couvert végétal à proximité du village, en plus d’une partie des revenus.

Gamoa Onyadzie est l’une des collectivités mises en vedette dans un documentaire réalisé par Radio Peace 88.9 FM et Radios Rurales Internationales qui démontrera comment des collectivités s’adaptent au changement climatique. On espère que lorsque d’autres communautés découvriront les avantages que Gamoa Onyadzie tire de cette entente avec le gouvernement, elles seront encouragées à rechercher des partenariats similaires.

Gamoa Onyadzie est désormais entièrement entourée de tecks, et les membres des communautés ont de nombreuses anecdotes concernant l’amélioration notable de la qualité de l’air, l’efficacité de leurs exploitations agricoles et le développement économique que le projet a permis pour leur village. Un exploit impressionnant pour une communauté qui n’a rien eu à débourser.

Article de Radio Rurale Internationale