Bendressou, localité de plus de 500 habitants située à 10 km de Toumodi au Centre de la Côte d’Ivoire, a vu naître une coopérative des femmes transformatrices de manioc dénommée « Etranou » tiré de la langue locale baoulé, et qui signifie « C’est une bonne chose à bien saisir ».
Née à la faveur de l’appui apporté par le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP) à Mme KOUAME Akissi, productrice de manioc, cette coopérative créée par celle-ci, permet aujourd’hui à ses membres, d’accroître leurs productions et leurs revenus.
En effet, Mme KOUAME Akissi a reçu 5 hectares de boutures de manioc de la variété améliorée BOCOU 1. Suite, elle a pu engranger des gains financiers qui lui ont permis à ce jour, d’emblaver 21 hectares de manioc et de diversifier ses activités par l’acquisition d’une petite broyeuse à hauteur de 150 000 FCFA soit environ 300 dollars. « C’est pour aider mes sœurs à tirer profit de la production du manioc que j’ai décidé qu’on s’organise en coopérative. A ce jour, nous sommes au nombre de 30 et grâce à l’appui du WAAPP, j’ai pu acquérir une petite unité de broyage qui permet aux femmes d’améliorer leurs revenus » confie Mme KOUAME Akissi, présidente de la coopérative.
A ce titre, Mme KOUAME Akissi a apporté un appui communautaire aux femmes de sa localité d’une part en leur distribuant gratuitement des boutures de manioc des variétés Bocou 1 et Yavo et d’autre part, en les organisant en coopérative en vue d’apporter une plus-value à leurs récoltes.
Avec ces boutures améliorées, chaque femme est aujourd’hui propriétaire d’une parcelle de manioc à haut rendement.
Faisant des femmes d’Etranou, des productrices de variétés Bocou 1 et Yavo avec en moyenne 25 à 35 tonnes à l’hectare, contre 8 à 10 tonnes à l’hectare pour le manioc traditionnel, Mme KOUAME Akissi a décidé de mettre sa petite unité de transformation à la disposition des membres de sa coopérative.
C’est avec joie et reconnaissance que celle-ci s’adonnent aux activités de la transformation avec loin derrière elles les contraintes liées à la pénibilité de la transformation manuelle, et l’épisode des commerçants véreux qui s’octroyaient les tubercules de manioc à vil prix. Les revenus tirés de ces ventes permettent à ces femmes de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Aujourd’hui grâce aux retombées du PPAAO/WAAPP, ces braves femmes transforment le manioc en placali (pâte de manioc) qu’elles écoulent sur les marchés de la capitale économique Abidjan.
Quoique l’appui du PPAAO/WAAPP ait été d’un apport considérable, les membres d’Etranou considèrent que beaucoup reste à faire. Pour la coopérative « Etranou », la 2ème phase du PPAAO/WAAPP prévue en 2018 constitue pour elle un réel espoir. A ce titre, les membres de la coopérative sollicitent un appui pour accroître leurs capacités de transformation « Nous avons besoin de machines pour accroître nos capacités de transformation, car lorsque le manioc n’est pas transformé, il n’est pas bien acheté. En plus du placali, notre coopérative veut produire des différents dérivés du manioc, notamment l’attiéké, l’amidon, le tapioca, le gari …»
Ecrit par: Florence NANDO, Chargée de communication au FIRCA [email protected]